Chaque mois, Olover vous présente une initiative green qui va vous étonner et vous inspirer. Ce mois-ci, on part à la découverte de Rejoué et de ses jouets reconditionnés. 

En 2017, quarante-trois tonnes de jouets ont été triées, nettoyées et emballées. Un chiffre en forte hausse (33 tonnes collectées en 2016), qui montre le changement de regard sur les jouets de seconde main. Ces derniers sont le cheval de bataille de l’association Rejoué, qui redonne une seconde vie aux jouets, avant de les commercialiser, pour le plus grand bonheur des enfants. L'association, qui ouvre sa nouvelle boutique dans le 14e arrondissement, est la première ressourcerie de jouets en Ile-de-France. Tous les jouets reçus par des dons de particuliers et de professionnels sont triés, nettoyés et emballés dans son vaste atelier de 2000 m2 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Puis, ils sont vendus, de 50 à 70 % moins cher que le prix d’origine, dans la boutique parisienne ou à celle d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Mais Rejoué, c’est aussi une initiative solidaire globale. En effet, l'association emploie ainsi 30 salariés en chantier d'insertion, dont 60% sont des femmes. En 2013, elle était l'une des sept entreprises/associations lauréates de Paris Esprit d’Entreprise (un label créé par la mairie de Paris en 2010 permettant de mettre les entreprises actives et innovantes de la ville en réseau). L'association était récompensée pour ses efforts de créations d’emploi dans le secteur de l’économie solidaire à Paris. Une très belle initiative, qui trouve un écho encore plus fort à l’approche de l’arrivée du Père Noël. 

Olover a rencontré Claire Tournefier-Droual, Fondatrice de Rejoué. 

Crédit photo : © Association Rejoué

Claire, comment vous êtes-vous lancé dans le projet Rejoué ?

Devenue maman d'un petit garçon en 2012, j'ai moi-même été confrontée à cette surconsommation, et ce de façon irrationnelle parfois. J'ai aussi expérimenté la générosité des amis, voisins qui étaient très contents de pouvoir donner. 
Parallèlement, en tant que bénévole à la Croix-Rouge, j'ai constaté la croissance des dons. Mais aussi la complexité et la diversité des produits et l'absence de solutions, d'organisation efficace pour redonner une nouvelle vie qualitative aux jouets - alors même qu’un enfant sur cinq en France est un enfant pauvre. Quelques années m'ont été nécessaires pour créer l'association, présenter le projet aux institutions, aux entreprises, aux bailleurs, et les convaincre de s'engager.
J'ai également saisi toutes les opportunités d'accompagnements  par des professionnels : incubateurs d'entreprises sociales comme Antropia, appels à projets, concours, bénévolat... Toutes ces rencontres ont alimenté le projet et permis sa concrétisation.

Avez-vous toujours eu une vision green ?

Dès l’origine, nous avons pensé Rejoué comme une activité d’insertion et d’économie circulaire. Ces enjeux forment un tout indissociable et s’articulent entre eux : nous redonnons de la valeur aux jouets, mais aussi aux personnes qui travaillent dans l’association. C'est inscrit dans les missions, dans les statuts de l'association.

La reconsommation, ça vous parle ? 

Si la reconsommation c'est le fait de prolonger la durée de vie d'un produit, éviter de consommer du neuf et trouver des produits d'occasion de qualité, alors oui ! Il faut du beau pour donner envie et convertir les consommateurs à cette nouvelle forme de consommation. C'est ce que fait Rejoué avec des magasins de proximité, attractifs par la diversité des produits, leur présentation esthétique et nos conseils avisés, pour faire plaisir aux enfants. 

Quelle est votre astuce au quotidien pour bien "reconsommer" ?

Je réduis les emballages en général et lorsque je fais mes courses, j’utilise en priorité des sacs en tissu réutilisables et des sachets en papier. J’achète mes produits d’épicerie en vrac et du savon solide plutôt que liquide. J’ai aussi arrêté de consommer des produits à usage unique comme l’essuie-tout ou encore les cotons-tiges. Au quotidien, je bois dans une gourde et j’ai adhéré au troc de chaussures, du matériel de sport...

Le monde "green" idéal... Il ressemble à quoi pour vous ?

C'est un rêve qui pourrait devenir une réalité ! Il faut y croire. Ce serait un monde où les produits, les services seraient faits pour durer, et où la propriété des objets n'existerait plus. Un monde où l'économie de la fonctionnalité serait la norme : utiliser puis donner, le tout localement. Cela supposerait un partage à tous les niveaux.


 Vous en voulez plus ? Rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle initiative green !